L’Association des parents d’élèves appelle les 12 syndicats à «une trêve pour une année» afin de sauver l’école algérienne.
Les représentants des parents d’élèves ont mis en garde, hier, contre les menaces des syndicats de l’Education nationale, qui comptent renouer avec les mouvements de contestation juste à l’entame du 2e trimestre de cette année scolaire.
«Certes, la grève est un droit constitutionnel, mais il est plus judicieux, aujourd’hui, de sauver l’école algérienne, qui en danger», ont recommandé les membres de cette association, réunis sur la question au Forum d’El Moudjahid. Leur président, Ahmed Khaled, a déclaré explicitement que les perturbations qu’a connues le secteur constituent l’un des facteurs à l’origine de l’échec scolaire. «Les grèves à répétition des enseignants durant les dix dernières années ont influé négativement sur le rendement éducatif et ont contribué à la baisse du niveau des élèves».
C’est la cause aussi de l’augmentation du taux de déperdition scolaire et de la fraude massive dans les examens de fin d’année, a-t-il ajouté. La question de savoir comment on peut empêcher les enseignants, qui représentent un modèle pour l’élève, à ne pas recourir aux mouvements de protestation, été posée maintes fois lors de cette rencontre. Certains intervenants sont allés jusqu’à défendre les pratiques et les li-bertés syndicales et le droit à la grève. Là aussi, l’Association des parents d’élèves évoque les limites d’une telle décision qui prend en otages des milliers d’élèves. Elle demande aux représentants des syndicats d’adhérer «au pacte national pour protéger les droits fondamentaux de l’enfant». EIle appelle aussi les enseignants à «être plus compréhensifs», en accordant au ministère de tutelle plus de temps pour étudier les dossiers en suspens». EIle estimet que certaines revendications des enseignants ont été réglées et celles qui restent ne relèvent pas du ressort du mi-nistère de l’Education nationale. Lors de cette rencontre, plusieurs questions récurrentes, notamment celles relatives aux problèmes de la formation des enseignants, à la surcharge des classes, au retard dans la livraison de certains établissements scolaires et à la révision des programmes pédagogiques ont été abordées par les représentants de l’association. Ils dénoncent certains enseignants, qui donnent des cours particuliers dans lieux non adaptés (garage, dépôt, cuisine…), en se félicitant de la décision de la ministre quant à la suppression du seuil des cours au bac et la 2e session de l’examen du primaire.

Samia Lounes